A l’occasion d’un séminaire à Tunis, la semaine dernière, un intervenant est revenu sur un événement qui a d’une certaine manière façonné le paysage économique moderne : les chocs pétroliers des années soixante-dix. Il s’est notamment intéressé à la manière dont la France avait réagi à la crise et muté profondément et durablement ; son intervention m’a paru d’autant plus intéressante qu’on tend un peu souvent à oublier cette période pourtant cruciale pour notre économie. A partir du deuxième choc pétrolier, depuis le début des années 1980, la France a été confrontée à des déséquilibres importants au niveau du marché du travail et des échanges extérieurs. Au cours des années soixante-dix, la relative rigidité à la baisse du coût du travail en France a en effet fait supporter aux entreprises la plus grande partie des prélèvements opérés par les chocs pétroliers sur le revenu national. En pesant sur les coûts de production des entreprises et en entamant leurs marges de profits, cette situation a durablement affecté leur position concurrentielle, empêché une augmentation de leur capacité de production et, en définitive, entraîné des destructions nettes d’emplois jusqu’en 1986. A partir de 1983, les salaires réels ont progressé moins rapidement que la productivité. Cette modération salariale a permis un redressement progressif des marges des entreprises. Jusqu’en 1986, la progression des exportations industrielles paraît avoir été limitée par une insuffisance persistante des capacités de production, du fait du retard de l’effort d‘investissement par rapport aux principaux partenaires commerciaux. En outre, l’ajustement au renchérissement du pétrole, qui avait en 1973-1974 quadruplé la valeur des importations énergétiques, s’est fait progressivement, la hausse des prix ayant pour partie été contrecarrée par une baisse des volumes. Plusieurs moyens ont été utilisés pour réduire les quantités importées. La France a d’abord augmenté son autonomie grâce à l’électricité nucléaire (qui représente depuis 1984 plus de la moitié de l’énergie produite en France contre 8 % en 1973). Par ailleurs d’importantes économies d’énergie ont été réalisées. En une dizaine d’années, la consommation de pétrole a ainsi diminué d’un tiers en France alors que le PIB marchand a augmenté d’un tiers. La baisse des taux de change nominal et réel, observée de 1980 à 1985, se trouve donc largement expliquée par ces facteurs structurels défavorables. Les politiques budgétaires suivies, en particulier la relance de 1981, n’ont en réalité eu que des effets temporaires. L’assainissement opéré a commencé à porter ses fruits à partir de 1985, le taux de change réel retrouvant son niveau d’avant le premier choc pétrolier. La modération salariale, en particulier la désindexation systématique des salaires sur les prix observés dans la période passée, a permis de réduire le différentiel de coûts entre la France et l’étranger, et a rétabli un rapport relatif du coût du travail favorable aux termes de l’échange.
Cette intervention m’a paru d’autant plus intéressante qu’elle est riche d’enseignements, et ouvre de sérieuses pistes de réflexion pour l’avenir. Ce séminaire m’aura en outre permis de découvrir Tunis, que je n’avais encore jamais visité. Si vous cherchez une destination pour un séminaire, je vous la recommande. D’ailleurs, je vous mets le lien vers l’agence par laquelle nous sommes passés. J’ai particulièrement apprécié leur professionnalisme. Retrouvez plus d’informations sur l’organisateur de séminaire entreprise en Tunisie.